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lisibilité

"La qualité qui rend un lieu saisissable" (Bentley, 1985, p.42)

Selon Bentley, la lisibilité d’un lieu se lie à travers 5 éléments physiologiques de la ville : la limite, le parcours, le quartier, le noeud et le point de repère. Grâce à ceux-ci, un individu peut plus facilement saisir l’essence d’une ville, étant plus apte à représenter celle-ci par des images. 

Limite

Plusieurs limites dessinent naturellement et historiquement le secteur de Dokken, soit l'eau, la topographie et les routes. Les barrières du site restent facilement identifiables à travers le projet et Third Nature prend même l'avantage de celles-ci créant symbiose et lisibilité.

 

L’eau 

Tout d’abord, l'eau. Étant un projet de redéveloppement d’une zone portuaire, l’eau possède une place importante dans le projet. Elle entoure le développement sur trois faces offrant un dialogue et une limite naturelle parfois franche, parfois plus douce. Autant que la mer peut sembler une barrière infranchissable, elle est également la porte et l’accès vers d’autres horizons; un symbole autant d'obstacle que de liberté.

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Tredje Natur. Plan de situation 2050  [Plan], Ville Régénérative, 2020, p.10-11. (modifié)

La topographie

Formant le cadre de développement de la ville de Bergen depuis des siècles, la topographie montagneuse n’est pas vue comme une barrière dans le projet de Dokken, mais plutôt comme un élément caractéristique à propager. Façonnant des extensions artificielles des collines environnantes, le nouveau terrain, en plus de créer des espaces verts distinctifs, permet d’enfouir des stationnements sous la nouvelle hauteur et d’offrir un espace sécuritaire sans voiture à la population. De plus, ces espaces plus élevés ainsi créés lient tout le secteur avec le paysage côtier Norvégien.

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Tredje Natur. Terrain [Schéma], Ville Régénérative, 2020, p37. (traduit)

Les routes

Le système viaire déjà présent est actuellement perçu comme une barrière, mais le projet tentera de plutôt l’utiliser comme un liant entre la ville et le nouveau quartier. L’eau comme limite engendre aussi des infrastructures pour la franchir qui sont imposantes et souvent aussi perçues comme contraignantes. Le pont surélevé permet de facilement le traverser par dessous et d’ainsi atténuer l’effet de limite.

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Tredje Natur. Terrain [Schéma], Ville Régénérative, 2020, p37. (traduit)

Parcours

Les nouvelles avenues du projet se tracent en continuité de celles du secteur voisin. Rappelant la morphologie des parcours de la ville, qui se sont élargies à la suite de nombreux feux qui ont fait ravage. Agissant comme coupe feu, ces voies larges font également lieu de rassemblement et de sociabilité. Certains offrent des percés remarquables vers la mer, d’autres sont encadrés d’arbres. La topographie artificielle ayant permis d’enfouir tous les stationnements sous terre, les parcours sont laissés libre aux piétons. Incitant à la lenteur, le nouveau système viaire permet à la population de prendre le temps de saisir le paysage qui les entoure.

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Tredje Natur. Allignement [Schéma], Ville Régénérative, 2020, p.45. (traduit)

Quartiers

Les quartiers résidentiels se séparent en un secteur plus central et dense et un autre de sur chaque front offrant une forte connexion avec la mer. La typologie implantée le long du terminal de ferry semble plus distinctive par ses toits double versants  caractéristiquement nordiques. Celle plus au sud se démarque plutôt par sa forte relation à l’eau. Alors que le secteur central semble varier d’un bâtiment à l’autre, mais tout en créant une harmonie d’ensemble. Ce nouveau secteur créé se démarquera sans aucun doute du reste de la ville, tout en rappelant certaines matérialités et typologies. 

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Tredje Natur. Plan de situation 2050  [Plan], Ville Régénérative, 2020, p.10-11. (modifié)

Noeuds

Les nœuds, tels que des jonctions entre les parcours principaux, sont peu investis et c’est plutôt des pôles qui sont créés à proximité de ces croisements. Attractifs par leurs fonctions de loisirs, d'apprentissages et de sociabilité, ces pôles se distinguent également par une architecture ou un aménagement particulier rappelant pour certains la mémoire de l’identité portuaire d’autrefois.

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Tredje Natur. Plan de situation 2050  [Plan], Ville Régénérative, 2020, p.10-11. (modifié)

Repères

Très conservateurs par leur hauteur, les points de repères se font subtiles dans l’ensemble même restent tout de même remarquables par leur architecture distinctive. Ils créent des emblèmes au sein des différents pôles d’activités.

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Tredje Natur. Dokken [Axonométrie], Ville Régénérative, 2020, p.6. (modifié)

Ouverture, remarque

Dans son ensemble, l’aménagement proposé pour Dokken semble permettre une bonne lisibilité offrant des parcours larges et en forte connexion avec la mer ou en créant des pôles d’activités attractifs et symboliques. En effet, l'imagibilité semble principalement dirigée par l’eau; par sa vue, son omniprésence, les activités qui l’entourent et la barrière qu’elle instaure tout en offrant une impression de liberté infinie par son horizon. De ce fait, la proposition de Dokken 2050 demeure bien lisible selon nous, malgré que les stratégies et recommandations de Bentley ne soient pas toujours appliquées à leur plein potentiel concernant, notamment, les nœuds, les quartiers et les repères.

Références

Bentley, Ian, Alan Alcock, Paul Murrain, Sue McGlynn, et Graham Smith. Responsive Environments: A Manual for Designers. Amsterdam: Architectural Press, 2011.

Tredje Natur, Entasis, Matter by Brix, et MOE. “Ville Régénérative: Entre Histoire et Futur, Entre Fjord, Ville et Montagnes - Mission Parallèle Sur Le Port Du Futur.” Bergen, 2020.

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